Directive CSRD : une évolution, pas une révolution ?
Le think tank Synopia a consacré sa Note n°24 au reporting CSRD, avec la participation de Patrick VIALLANEX, Associé A2 Consulting.
Le reporting de durabilité, imposé par la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est souvent perçu comme une contrainte coûteuse et sans valeur ajoutée. Pourtant, la directive présente des opportunités pour les entreprises qui peuvent dépasser le cadre règlementaire et donner du sens à leur démarche ESG.
Dépasser les contraintes de la CSRD...
La directive CSRD vise à renforcer la transparence des entreprises sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle leur impose de publier des informations selon des normes harmonisées et vérifiées par un tiers indépendant. Elle n’est pas une révolution, mais une évolution de la directive NFRD (Non Financial Reporting Directive) qui était plus souple et moins exigeante.
Cependant, la directive européenne CSRD présente des limites et des défis. Elle dépend d’autres textes réglementaires non finalisés. De plus, elle ne couvre pas tous les enjeux ESG pertinents pour les entreprises engagées et ne repose pas sur le principe de l’amélioration continue.
En outre, elle impose un cadre normé pour le reporting de durabilité. Des normes d’information en matière de durabilité (ESRS) encadrent et harmonisent les publications des entreprises. Cependant, de nombreux indicateurs ESG existants ne rentrent pas dans les cases des ESRS. Cela crée un écart entre les informations matérielles à publier et les informations produites/disponibles.
... et donner du sens au reporting de durabilité
C’est précisément parce que la CSRD est un cadre parcellaire qu’elle fournit l’opportunité aux entreprises de chercher à le dépasser. Les entreprises doivent relever le défi de l’exercice de conformité en lui donnant du sens. Dès lors, elles transformeront la réglementation en véritable outil de création de valeur. Il ne s’agit plus simplement de « reporter », mais de donner du sens et de piloter.
Pour répondre aux exigences réglementaires tout en créant de la valeur, les entreprises devront :
Remettre l’engagement et le pilotage au cœur de l’exercice de reporting de durabilité.
Intégrer les thèmes ESG initialement sacrifiés par la CSRD dans le reporting de durabilité.
S’inscrire dans une démarche d’amélioration continue, par la confrontation dynamique des résultats aux objectifs et la correction des trajectoires initialement fixées.